Avec l’évolution rapide de l’intelligence artificielle, de nouveaux outils apparaissent à la fois pour innover et pour manipuler. Le deepfake en est un exemple frappant — initialement utilisé dans le divertissement, il est aujourd’hui un vecteur de fraude financière de plus en plus préoccupant. En 2025, l’essor des escroqueries utilisant des vidéos truquées dans le domaine des cryptomonnaies suscite une grande inquiétude. Les escrocs utilisent les médias synthétiques pour tromper les utilisateurs, usurper l’identité de personnalités publiques et détourner des fonds. Cet article examine comment les deepfakes sont intégrés dans les fraudes liées à la crypto, avec des exemples concrets et des stratégies de prévention.
La technologie deepfake repose sur des algorithmes d’apprentissage automatique et des réseaux neuronaux permettant de créer des vidéos ou des enregistrements audio synthétiques très réalistes. Dans le contexte de la fraude financière, les escrocs s’en servent pour imiter des PDG, des influenceurs ou des figures de confiance du secteur.
Dans l’univers crypto, ils créent des vidéos falsifiées appelant à participer à des “airdrops”, à envoyer des fonds ou à investir rapidement dans des projets fictifs. Ces vidéos semblent provenir de personnalités connues, ce qui renforce leur crédibilité.
Fin 2024, des vidéos truquées d’Elon Musk ont permis de mener une campagne de phishing qui a volé plus de 3 millions de dollars en cryptomonnaies. Bien que des experts aient signalé les vidéos, elles se sont largement propagées avant d’être supprimées.
En février 2025, une campagne a circulé sur Telegram avec un deepfake du PDG de Coinbase, Brian Armstrong, faisant la promotion d’un faux projet blockchain. Les victimes ont été invitées à envoyer des fonds en échange de tokens inexistants. Plus de 2,5 millions de dollars ont été volés en moins de 48 heures.
À Hong Kong, un employé d’une entreprise d’actifs numériques a reçu un appel vidéo de ce qui semblait être le directeur financier. La vidéo, en réalité truquée, a conduit à un transfert frauduleux de plus de 600 000 dollars avant que la supercherie ne soit découverte.
Ces exemples ne sont que le début. Avec les progrès de l’IA générative, les deepfakes deviennent plus convaincants et les campagnes de fraude plus sophistiquées et mondiales.
Les cryptomonnaies fonctionnent dans un environnement décentralisé et souvent anonyme. Contrairement aux systèmes bancaires traditionnels, les transactions blockchain sont irréversibles. Cela en fait une cible privilégiée pour les arnaques liées aux deepfakes.
La confiance joue également un rôle clé. Les investisseurs suivent souvent des leaders charismatiques. Lorsqu’une figure familière “apparaît” dans une vidéo pour annoncer une opportunité, beaucoup réagissent sans vérifier l’authenticité du contenu, surtout face à des offres urgentes.
Le caractère mondial de la blockchain permet aux escrocs de frapper partout à la fois. Une seule campagne deepfake peut toucher des millions de personnes via YouTube, X (anciennement Twitter) ou Telegram, rendant la détection et la prévention très difficiles.
Les arnaqueurs exploitent des réflexes cognitifs : reconnaissance faciale, voix familière, ton rassurant. Cela provoque une réaction de confiance quasi automatique, surtout en situation d’urgence.
Les vidéos deepfake imitent souvent des messages officiels, copiant le style visuel et le ton. Les victimes perçoivent ces vidéos comme authentiques, ce qui déclenche des décisions financières impulsives.
Les émotions comme la peur, la cupidité ou la soumission à l’autorité sont systématiquement ciblées. Lorsqu’une figure respectée incite à agir vite, les gens obéissent — un biais psychologique que les escrocs maîtrisent.
Les gouvernements et les plateformes crypto réagissent. En 2025, Binance et Kraken ont introduit des outils de vérification vidéo en temps réel pour détecter les fraudes en amont.
L’UE et le Royaume-Uni préparent des lois imposant l’identification obligatoire des contenus synthétiques. Des amendes sont prévues pour les plateformes hébergeant des vidéos truquées liées aux investissements financiers.
Les utilisateurs doivent quant à eux développer une vigilance accrue. Vérifier les annonces auprès des sources officielles, utiliser des outils de détection de deepfake et ne jamais envoyer de fonds sans validation peuvent éviter les pertes majeures.
Les plateformes investissent dans des outils d’analyse basés sur l’IA pour détecter les contenus truqués. Certaines utilisent la vérification biométrique pour sécuriser les communications internes.
Des sociétés de cybersécurité proposent des services de veille deepfake sur les réseaux sociaux et les blockchains. Elles signalent les contenus suspects, facilitant les suppressions rapides.
L’éducation reste cruciale. Alors que les fraudeurs innovent, la communauté crypto doit renforcer ses défenses par la connaissance, la collaboration et la technologie.
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